9.2.08

Best of 2007 (1)

Le voilà enfin, le tant attendu Best of des films sortis en 2007!

Voici la première partie des films qui valaient le détour: les blockbusters!

Les blockbusters:
Cette année 2007 fut riche en blockbusters qui valaient le détour, que ce soit pour leurs qualités intrinsèques, ou simplement pour leur coté stupidement débridé, parce qu'ils étaient simultanément complêtement idiots et complêtements jouissifs.

Dans la première catégorie, on a LE blockbuster de l'année, le film qui réconcilie le cerveau et les muscles, The Bourne Ultimatum. Tandis que dans le 2e épisode de la saga on suivait la fuite du héros, on assiste ici à l'assaut frontal qu'il a décidé de mener contre ses ennemis. Là où tout n'était avant que rapidité, fluidité, et confusion, à présent tout est brutalité, clarté du propos, et choc frontal. Jason Bourne en a marre, et passe à l'offensive. Les scènes de combat comme les poursuites en bagnole sont d'une brutalité phénoménale, et redoublent d'intensité grâce à la caméra placée sur l'épaule du protagoniste.


Un autre film que je pourrais qualifier de "blockbuster intelligent", c'est Beowulf. Beowulf, c'est un film d'animation pour adultes, avec des dialogues crus et des combats sanglants. A travers les "masques" numériques, la performance des acteurs est plus que visible. Ray Winstone, Anthony Hopkins, Angelina Jolie...tous les acteurs s'en donnent à coeur joie, comme si le filtre numérique leur permettait d'entrer complêtement dans leurs personnages, leur permettait de s'abandonner entièrement à cet univers complêtement bizarre qu'ont imaginé les géniaux Roger Avary et Neil Gaiman! Beowulf est un film véritablement hybride, qui allie le talent des acteurs humains au potentiel infini du film d'animation. C'est un vrai plaisir, qui montre bien que les films hybrides sont promis à un bel avenir!


Enfin, comme ne pas mentionner deux bons épisodes de deux des plus importantes franchises de ces dernières années, Spider-Man 3 et Harry Potter 5. Le SP3 est légèrement décevant d'un point de vue scénaristique, mais il innove encore une fois dans ses scènes d'action complêtements époustouflantes. De son côté, Harry Potter réussit l'exploit de rendre le bouquin le plus chiant de la série trépidant, notamment dans le final, difficilement compréhensible dans le bouquin et haletant dans le film.


Dans la catégorie des blockbusters débiles, on a les incroyables Die Hard, Transformers, et Pirates des Caraïbes 3. Trois films de franchise, qui ne se prennent pas au sérieux, mais qui n'en oublient pas pour autant d'offrir au spectateur un spectacle visuel époustouflant. Mais au-delà du contrat bien rempli en matière de cascades et d'effets spéciaux, ce qui m'a plu dans ces films, c'est leur grain de folie. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces blockbusters sont tout sauf formatés: Michael Bay n'a pas peur de plonger son spectateur dans un scénario et une mise en scène par moments totalement impossibles à suivre dans Transformers; Pirates 3 est souvent complêtement bancal, et s'abandonne parfois à un onirisme complêtement incongru pour un film qui doit servir de support à la vente de Happy Meals; dans Die Hard, Len Wiseman n'a peur de rien, et surtout pas de trahir l'esprit de la série originale en faisant de John McClane un surhomme qui tue ses ennemis en brisant un mur de briques avec ses mains, et qui surfe un F-22....cet abandon, cette énergie délirante, voilà ce qui me plait dans ces films, et qui me donne envie de les revoir bientôt!

Bientôt la suite!

15.1.08

It's important to me that you know you are free

Puisqu'il faut (re)commencer petit, je relance ce blog avec ce petit post sur un petit bijou, le genre de morceau que je pourrais écouter en boucle pendant des heures: Hello, it's me, de Todd Rundgren, que vous pourrez trouver sur son double album Something/Anything? (1972). Ce morceau m'obsède.


C'est morceau est à l'image de l'album dont il fait partie: à la fois grave et léger, éclectique, et dans l'ensemble plutôt déroutant... Hello, it's me, c'est d'abord une mélodie superbe, un peu jazzy, avec une orchestration riche. Tous les instruments sont joués par Rundgren, un véritable homme-orchestre, doublé d'un producteur de renom (Bat Out of Hell de Meat Loaf, c'est lui!).



Mais Hello, it's me, c'est avant tout une atmosphère. C'est une voix légère, douce au départ, mais qui, paradoxalement, semble à la limite de la stridence. C'est des paroles ambiguës, faussement légères, prononcées par un mec qui a merdé, s'en rend compte, et qui demande une seconde chance à sa nana. Sauf que sous ses airs tranquilles ("Hello, it's me"), sous cette envie de dédramatiser la situation, on sent le mec complètement désespéré. Il semble résigné à accepter ses limites ("Sometimes I can't help seeing all the way through"), et pourtant, il ne va pas abandonner comme ça. "Think of me", implore-t-il. A la rigeur, il peut encore lui être utile:
"I'll come around to see you once in a while/Or if I ever need a reason to smile/And spend the night if you think I should". Il est entre les mains de l'autre, et s'abandonne complètement à son bon vouloir.

C'est le grand mystère de cette chanson: est-ce déjà trop tard pour Todd, qui a déjà perdu sa belle? Ou bien, au contraire, est-ce qu'il a évité la rupture en admettant ses torts? Todd est-il résigné ou désespéré? Cette chanson est-elle triste, l'expression du regret pour les erreurs commises dans le passé, ou bien, au contraire, est-ce l'expression d'un nouveau départ après la crise? Faut-il pleurer ou pousser un soupir de soulagement en écoutant ce morceau? Impossible de le savoir! Alors, comment faire pour se fixer? une seule solution: l'écouter, encore et encore...

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Voici une version live. Todd ressemble a Ziggy Stardust, alors que sa musique n'a rien à voir avec celle de Bowie. Étonnant!

Je conseille également d'écouter Something/Anything? dans son intégralité. Au départ, c'est complètement déroutant, ça part dans tous les sens, dans tous les styles... au fur et à mesure, l'album gagne pourtant une certaine unité, et se montre sous son vrai jour: un bijou de la pop, un album qui se révèle un peu plus à chaque écoute. Bref, c'est de la belle musique qui se mérite!

Petite info pour les fans de ragots: Todd Rundgren est, sur le papier, le père de Liv Tyler!