26.9.04

D'autres films, d'autres bouquins...

Tenir un blog, c'est une discipline! Avec l'approche de la rentrée scolaire, me voici prêt à accroître mon efficacité!

Voici donc mes dernières consommations culturelles :
Au ciné:

The Terminal, de Steven Spielberg
Je ne suis pas un fan de Spielberg. Je trouve ses films bien réalisés et généralement agréables et intéressants à regarder, mais son nom seul ne suffirait pas à me donner envie de voir un film. C'est un réalisateur "académique" et familial, dont les films inpressionent, mais ne dérangent pas vraiment. Cela dit, je ne vais pas cracher dans la soupe, il a participé (comme réalisateur ou producteur) à trop de films cultes pour être oublié. C'est juste qu'il est un peu trop "establishment" à mon goût.
The Terminal m'a réconforté dans mon opinion: c'est un film honnête, un moment agréable et drôle, sitôt consommé sitôt oublié. Tom Hanks fait passer les Européens de l'Est pour des barbares, Catherine Zeta-Jones incarne l'hôtesse de l'air parfaite, et Stanley Tucci parvient à rendre sympathique son personnage détestable. Le film est impeccablement réalisé, la photo est belle, que demander de plus? Son seul défaut, c'est qu'il n'y pas de substance dans ce film. Le message "America is closed" est assené lourdement par plusieurs personnages, et on appelle ça une charge frontale contre la politique américaine???
La seule question que je me suis posé après ce film, c'est si certains péquennots du Midwest allaient se mettre à croire que la Cracozie existe vraiment...Il ne faut jamais sous-estimer la bêtise américaine...

Dodgeball, de Rawson Marshall Thurber
Ben Stiller continue de nous épater dans l'un des meilleurs films cons de l'année! Après la bonne surprise qu'était Starsky et Hutch, l'auteur de l'incroyable Zoolander revient dans un film qui incarne à la perfection le type d'humour qui semble plaire à Stiller: un humour complêtement con, et assumé comme tel. On pourra ranger Dogdeball dans une tendance actuelle des studios hollywoodiens, celle de produire des films débiles, de Zoolander à Starsky & Hutch en passant par Old School, ou l'on retrouve cet humour à la fois burlesque et pourtant très second degré, et où l'on retrouve (avec plaisir) la même bande d'acteurs: Ben Stiller, Vince Vaughn, Will Ferrell, Owen et Luke Wilson...D'ailleurs, le prochain film de cette série s'appelle Anchorman, avec Will Ferrell dans le rôle principal, et une pléthore de caméos des "usual suspects".
Les fans de Ben Stiller se doivent d'aller voir ce film : il y est absolument ENORME dans le rôle du méchant chef de la salle de gym aux relents fascistes, GloboGym ("At GloboGym, we're better than you, and we know it!"), sorte d'alter ego méchant de Derek Zoolander. Vince Vaughn est lui aussi excellent dans le rôle du beau parleur sans ambition, servi par un scénario dont les répliques font mouche. Les caméos, éléments indispensables dans toute comédie américaine qui se respecte, sont tous parfaits, que ce soit Chuck Norris ou Lance Armstrong...
Ce qui m'a surtout plu dans ce film, c'est son cynisme joyeux vis-à-vis de la culture du fitness, ainsi que son absence totale de mièvrerie. White Goodman (Ben Stiller) l'affirme sans ambiguïté dans sa pub:"a GloboGym, nous somme conscients que l'obésité et la laideur sont des maladies, un peu comme la nécrophilie...grace a nous, vous ne pourrez pas changer totalement, mais au moins vous vous haïrez moins!". Le second dégré est présent en permanence: à la fin du film, un pari remporté sauve nos héros. Sur la malle qui contient les gains de ce pari sont incrits les mots "deux ex machina": les auteurs ont fait un film con qui ne prend pas ses spectateurs pour des cons. Extraordinaire!
Enfin, on pourra rajouter que le plaisir du film se loge aussi dans ces petits détails anodins, pas forcéments très visibles, qui donnent au film son coté irrévérencieux: on pense au pom-pom girls du tournoi de Dodgeball, dont les costumes et le décor font penser à du strip-tease ("good clean family fun, Cotten", peut-être une allusion au "scandale" Janet Jackson?), ou encore au film éducatif pour apprendre le dodgeball, qui semble tout droit sorti du Ministère de la Propagande de Goebbels ("Uber-Amerika presents...")...
Bref, il faut voir ce film!

Steamboy, de Katsuhiro Otomo
De tous les films d'animation venus d'Asie ces dernières années, Steamboy est de loin celui que je préfère! Plus dynamique que le récent Wonderful Days, plus facile à suivre que Metropolis, moins pompeux que Ghost In the Shell 2, Steamboy offre au spectateur un récit passionant, mouvementé, et cependant très facile à suivre.
Steamboy est un film de Katsuhiro Otomo, mondialement connu depuis le manga et le film Akira. On y retrouve tous les thêmes chers à Otomo: l'enfance, bien sûr, mais surtout la question de la science et des bons et mauvais usages...A l'image de Akira et Metropolis (que Otomo à adapté du manga de Ozamu Tezuka), les personnages de ce film luttent pour s'approprier une invention qui leur apportera une puissance inégalable. Et, comme dans Akira et Metropolis, le récit se termine dans un carnage extraordinaire...
Cependant, de tout ces films, c'est Steamboy que je préfère. Il nous plonge dans un monde qui nous paraît tout aussi familier que déroutant : l'histoire est ancrée dans la réalité de l'Angleterre de la fin du XIXème, mais dans un monde alternatif ou l'homme à réussi, grace à l'énergie à vapeur, à créer des inventions formidables. Cette ambiance, c'est celle des livres de Jules Verne, ou, plus proche de nous, celle de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. On ne peut s'empêcher de penser à la superbe BD d'Alan Moore à la fin du film, tant l'histoire est similaire...
Ce qui est réellement fascinant dans Steamboy, c'est de voir à quel point animation "traditonelle" en 2D et animation en 3D sont intégrées de façon totalement fluide, rendant la lecture du film beaucoup plus agréable que pour Metropolis, par exemple. On ne peut presque pas faire la différence entre les deux!
Bref, Steamboy est un superbe exemple de ce que l'animation japonaise produit de mieux. A découvrir, pour se rendre compte que les dessins animés ne sont pas que pour les enfants!

Comme Une Image, d'Agnès Jaoui
On se demande vraiment quel est l'intérêt de ce film. C'est du théâtre filmé. C'est finement observé, mais je ne vais pas au cinéma pour voir "l'homme dans toute sa nullité, sa médiocrité", ni pour y retrouver des situations tirées de vie de tout les jours...qui plus est sans aucun relief, sans aucune perspective: on s'attache a observer la médiocrité des personnages, en se moquant méchamment de leur bêtise...On ne s'attache à aucun personnage, puisqu'ils sont tous plus ou moins nuls, et quand on s'identifie à l'un d'entre eux, c'est pour reconnaître en eux la nullité dont on a pu soi-même faire preuve un jour...de plus, contrairement au Goût des autres, la subtilité est absente de ce film! Bref, l'humour acide et méchant des Jabac, c pas ma tasse de thé, et il n'y a que cet éternel bougon de JP Bacri pour sauver le film de la platitude totale.

En DVD:
Darkman, de Sam Raimi
C'est en voyant Darkman que l'on comprend pourquoi c'est Sam Raimi que Sony à choisi pour réaliser Spider-Man. Darkman est le film tiré d'un comic qui n'existe pas! A l'origine, Sam Raimi souhaitait adapter pour le grand écran le légendaire Shadow, feuilleton pulp années 30. ne pouvant obtenir les droits, il décida de s'en inspirer pour son propre super-héros, Darkman!
Le docteur Peyton Westlake (Liam Neeson) est un généticien brillant. Victime d'un attentat, il est atrocement mutilé dans l'explosion de son laboratoire. Pour alléger sa douleur, les médecins déconnectent son système nerveux, ce qui a pour effet de le rendre insensible à la douleur, tout en le mettant dans une rage incontrable. Doté d'une force surhumaine et animé par un désir implacable de vengeance, Darkman va tout faire pour retrouver ceux qui lui ont détruit la vie, et leur faire payer!
Evidemment, tout dans ce film est à prendre au second degré. Sam Raimi n'a pas peur du ridicule, et son film, à l'image des Evil Dead, est aussi gore qu'hilarant. Les effets spéciaux sont cheap, le méchant semble tout droit sorti d'un épisode de Highlander, mais qu'importe! On s'amuse tellement en regardant ce film! Raimi sait rendre communicatif le plaisir qu'il à éprouvé à réalisé son film, et l'on ne peut s'empêcher de se demander ce dont il serait capable avec un plus gros budget. Depuis, on lui a confié un budget à la hauteur de ses ambitions pour Spider-Man, avec le résultat époustouflant qu'on connaît...Il est aussi intéressant de voir plusieurs similitudes entre les deux films, en particulier à la fin...Peut-être Raimi pensait-il déjà à Spider-Man en réalisant ce film?

The Insider, de Michael Mann
Ce qui caractérise les films de Michael Mann, c'est leur esthétisme. La mise en scène de Mann se veut toujours efficace et artistique. Quand celle-ci est accompagnée d'un scénario à la hauteur, c'est le bonheur total! The Insider nous raconte l'histoire de deux hommes qui luttent pour préserver leur intégrité, et accomplir la tâche qu'ils se sont fixés: c'est en quelque sorte l'archétype du récit Mannien, qui n'aime rien de plus que s'attarder sur les hommes, leurs motivations et la tache qu'ils doivent accomplir.
The Insider est un pari gagné sur tous les tableaux: malgré sa longueur, on ne s'ennuie pas une seule seconde, on en redemande même! Malgré la complexité du sujet, celui-ci est traité de façon didactique et rendu immédiatment compréhensible au spectateur. Le film en profite pour
dénoncer les abus dans plusieurs secteurs, que ce soit celui des grandes entreprises, de la justice ou des médias télévisés...
La mise en scène est élégante, et met superbement en valeur deux acteurs formidables en pleine forme. Al Pacino dégage son intensité coutumière, à la limite du cabotinage : elle n'en est pas moins impressionante pour autant. Quand à Russell Crowe, il est tout simplement époustouflant: sa transformation physique nous fait oublier tous les rôles de brute qu'on a pu lui confier auparavant, et l'on est conquis par ce scientifique un peu abrupt, tiraillé entre la volonté de protéger sa famille et celle de tout avouer, de faire "quelque chose de bien"...
Bref, un grand film par un des réalisateurs les plus importants à Hollywood aujourd'hui...

Clockers, de Spike Lee
Clockers est sans doute le film le plus violent de Spike Lee, un constat que l'on peut faire dès les premières images du générique, qui nous montre des photos de personnes abattues dans la rue. La violence, c'est le thême que Spike Lee entend aborder de manière frontale dans ce film, qui raconte les déboires de Strike (Mekhi Phifer dans son premier rôle), un clocker, cad un petit revendeur de drogue qui bosse pour le caïd local (Delroy Lindo, plus inquiétant que jamais). Lorsque celui-ci lui offre une promotion, un clocker rival est retrouvé mort, le corps criblé de balles. Strike l'a-t-il tué?
Ce que cherche à montrer ce film, c'est la spirale de la violence, en particulier la violence entre Noirs dans les quartiers chauds, ou "urbains" comme on dit là-bas. Pour les habitants de ces quartiers, cette violence est une fatalité, un mal qui peut frapper tout un chacun, même le père de famille au-dessus de tout reproche...Cette violence, qui se perpétue en se transmettant de génération en génération, Strike essaye d'y échapper, et d'en préserver son entourage, sans succès.
Comme dans le magnifique 25th Hour, le salut réside dans la fuite. Spike Lee est le chantre de New York, mais il ne peut s'empêcher d'en faire un lieu de peu d'espoir, par opposition avec un "ailleurs" mythique, une Amérique des grands espaces, débarassée de la violence du ghetto...C'est dans ces moments, dans l'évocation d'un ailleurs fantasmé, que ses films trouvent leurs moments de grace, ces petits moments de poésie qui repoussent la noirceur de l'ensemble...
Clockers, un film à classer parmi les films politiques de Spike Lee, au même titre que Do The Right Thing et Jungle Fever. Indispensable.

Five Easy Pieces, de Bob Rafelson
Bad Boys II, de Michael Bay
L'appartement, de Gilles Mimouni

The League of Extraordinary Gentlemen Volume II , de Alan Moore et Kevin O'Neill
Ultimate Fantastic Four, de Mark Millar, Brian Michael Bendis et Adam Kubert
Planetary: The Fourth Man, de Warren Ellis et John Cassaday


17.9.04

Que de chefs d'oeuvre!

The Bourne Supremacy, de Paul Greengrass
Un film choc, un film coup de poing dont je suis ressorti K.O. les deux fois ou je l'ai vu. Ce qui distingue ce film de n'importe quel autre film d'action/d'espionnage, au hasard les James Bond, c'est la mise en scène: Paul Greengrass choisi de filmer cette histoire comme on filmerait un reportage, avec une caméra à l'épaule, qui suit sans relache les protagonistes, donnant au spectateur le sentiment d'être là, a courrir derrière Jason Bourne lorsqu'il fait son jogging, ou à être assis dans le siège d'a côté lors de la course poursuite finale. Le spectateur est précipité dans l'action dès les premières images, et se retrouve prisonnier d'un film dont le rythme fievreux l'empêche, à l'instar du héros, de reprendre son souffle une seule seconde.
La magie de ce film, c'est qu'en le revoyant une seconde fois on se rend compte de son efficacité, de sa maîtrise totale. La mise en scène est nerveuse et semble être improvisée, alors qu'elle est en réalité terriblement précise dans ce qu'elle cherche à montrer. Le montage, qui à première vue semble encore plus épileptique que celui d'un film de Michael Bay, est en réalité d'une précision chirurgicale: les plans s'enchaînent avec la plus grande fluidité, les raccords sont toujours évidents, et malgré le rythme accéléré des coupes, le spectateur n'est jamais perdu dans l'action. Le rythme des scènes d'action est parfaitement maîtrisé, en particulier lors des deux poursuites en voiture qui ouvrent et ferment le film : aucun temps mort, seulement une intensité qui va crescendo, et qui fini par épuiser le spectateur qui s'en prend plein la gueule.
Ajoutons pour finir que ce film brille avant tout par son apparente simplicité et sa volonté de réalisme. Les scènes d'action ne se terminent pas par des explosions gigantesques à la Michael Bay, les décors ne sont pas glamour comme ceux d'un James Bond, et le héros du film n'est pas un surhomme à la Ethan Hunt dans Mission : Impossible 2. Les aventures de Jason Bourne se situent toujours à la limite entre le réel et la fiction, et c'est pour cela que l'on s'immerge dans son monde aussi facilement...
The Bourne Supremacy est le genre de blockbuster qui redonne espoir au spectateur : la façon dont Hollywood s'est récemment laissé infiltrer par des artistes venus du cinéma "indépendant" constitue une preuve irréfutable que pour les studios, la qualité artistique de leur production reste un élément de grande importance...

Vu en DVD:
Carlito's Way de Brian de Palma
Carlito's Way, ou L'Impasse en VF (pour une fois, un bon titre en VF!), est avec Scarface le film qui à le plus influencé la conception de l'un des meilleurs jeux vidéos actuellement, GTA : Vice City. Que ce soit dans le design du Malibu Club ou dans le physique de l'avocat de Tommy Vercetti, les références au film de De Palma sont flagrantes. Ce film peut d'ailleurs être vu comme la suite de Scarface, si Tony Montana, plutôt que d'être assassiné par des gangsters rivaux, avait été arrêté par la police et envoyé en prison. Carlito Brigante vient de sortir de prison, après 5 ans plutôt que les 30 prévus à l'origine. Ce passage par la prison l'a changé, et il ne souhaite plus reprendre la place de baron de la drogue qui était la sienne avant d'aller en prison. Comme d'habitude dans les films de gangsters, on ne pas quitter le milieu impunément. Evidemment, son passé le rattrape, et il meurt avant de réaliser son rêve: quitter New York et s'installer a Paradise Island, pour rejoindre un camarade de prison qui y a monté un petit commerce.
L'enjeu du film, ce n'est évidemment pas de savoir si Carlito va s'en sortir: les premières images du film le voient abattu juste avant de pouvoir prendre la fuite. La véritable question est de savoir qui va le tuer : son ancien associé, de peur qu'il le balance? le nouveau caïd qui monte? la famille d'un caïd qu'il a aidé à tuer? Carlito est une figure éminemment tragique, que tout le monde sait condamné sauf lui. La mise en scène sublime de De Palma ne fait qu'accentuer le poids de cette fatalité à laquelle Carlito ne peut échapper. La voix off omniprésente nous montre le désespoir de Carlito, qui, malgré ses plus grands efforts, ne parvient pas à s'en tirer tout en respectant le code d'honneur qu'il s'est fixé. Carlito est un mort en sursis, mais ses efforts pour lutter contre la fatalité sont tellement sincères qu'on ne peut s'empêcher d'y croire, ne serait-ce qu'un instant...

Lu:
High Fidelity de Nick Hornby
Ayant vu (et apprécié) l'adaptation de ce roman par Stephen Frears, avec John Cusack dans le rôle principal, je n'ai eu aucun mal à me replonger dans ce drôle de petit roman, très drôle et sans prétention. La lecture est d'autant plus facile que le film est très fidèle au roman, mis à part le changement de pays: l'action se déroule ici à Londres, et non à Chicago.
High Fidelity est très drôle, parfois émouvant, écrit dans une sorte de récit fragmenté qui nosu empêche de nous ennuyer. Une lecture très agréable.

10.9.04

Les dernières nouvelles...

C'est les vacances, malgré le boulot j'ai le temps de continuer à bouffer de la culture en très grosses quantités:

5x2, de François Ozon : une énorme déception. Comme pour Swimming Pool, l'affiche (je trouve la photo de Freiss et Bruni-Tesdeschi très belle, et très poétique) et la bande-annonce me donnaient très envie d'y aller, et je sors du cinéma avec le sentiment d'avoir perdu mon temps. La poésie et la grâce de l'affiche sont absentes du film. Je ne comprends pas comment on peut encenser à ce point un film qui n'a aucun intérêt, autant du point de vue de la mise en scène, inexistante ou franchement lourde (une échelle coupe en deux un couple dont on sait déjà qu'il va se séparer!), que du point de vue du scénario, lui aussi très lourd et sans surprises: le film étant décomposé en 5 parties, on a l'impression qu'a aucun moment Ozon trouve le temps de développer un peu son récit. De ce fait, tout est précipité, tout est baclé, les dialogues et les situations sont caricaturales. Le message du film : la fidelité est impossible, n'essayons pas de nous y tenir, de toute façon c impossible. Alors autant faire comme les homos et accepter sans ciller toutes les infidelités. Après tout, c bien connu, les homos sont bcp plus heureux et équilibrés que nous, les hétéros!
La structure à la Irréversible n'apporte rien, c un gimmick qui est sans intérêt puisqu'on connaît la fin dès le début et que chaque minute du film vient apporter la preuve que cela ne pouvait finir que comme ça et pas autrement: le mari est un grand absent, un salaud qui ne sait pas ce qu'il veut, et la femme se laisse toujours marcher sur les pieds. Ce qui m'avait plu dans Irréversible, un film qui à autant de défauts que de qualités, c'est qu'a travers la structure du film, on en oubliait la fin sordide et horrible, pour être noyé dans le bonheur et la poésie des dernières scènes. Même James Cameron, un Américain décidemment pas subtil, parvient dans Titanic à nous faire oublier qu'un iceberg va tout foutre en l'air! 5X2 ne réussit rien de tout ça, et c pas un pauvre plan sur un coucher de soleil à la fin qui va rajouter un peu de poésie à un film grossier.

Mensonges, trahisons, et plus si affinités... : une belle surprise. Une comédie française rythmée, bien écrite, dont la mise en scène est très dynamique. On rit bcp et souvent, ce qui est essentiel pour toute comédie qui se respecte! Certains trouveront la fin un peu convenue et cucul, moi je l'ai trouvé plutôt émouvante, et surtout, joué sur un ton juste, sans surenchère.
Le film se distingue par la qualité de son interprétation : Edouard Baer nous offre (enfin) un personnage nuancé, qui commence comme n'importe quel personnage de trentenaire indécis, beau parleur et désinvolte ("à la Edouard Baer" quoi) pour se transformer au fil du récit en mec lucide et bourré de contradictions, capable de forcer la main aux autres sans se prendre en main lui-même...un personnage "juste", quoi. Les autres acteurs sont aussi formidables: on retiendra le charme incroyable de Marie-Josée Croze, la beauferie sans complexe de Clovis Cornillac, et la froideur implacable d'Alice Taglioni....
En fait, si ce film me plaît, c avant parce qu'il n'est pas frappé par ce mal qui pourrit le cinéma français depuis trop longtemps : ce film a un début et une fin, et il se passe quelquechose entre les deux. Marre de toutes ces "tranches de vie" ou rien ne bouge, ou les dialogues sont bons mais où rien ne se passe. Mensonges... est l'antithèse du très décevant Ils se marrièrent et eurent beaucoup d'enfants.

Vu en DVD:
Training Day : un polar percutant. Denzel Washington est très impressionant dans ce rôle de flic pourri, qui parvient à maintenir pendant longtemps l'ambiguïté sur ses motifs réels: jusque dans les dernières minutes du film, on ne sait pas quoi en penser : vrai bon flic aux méthodes plus que douteuses, ou vrai pourri qui abuse de son autorité pour remplir son portefeuille? Denzel Washington nous rappelle la composition de Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes, en plus méchant et plus violent surtout ;) Dans le registre de "l'acteur-gentil-qui-casse-son-image-en-prenant-un-role-de-méchant", Washington s'en sort beaucoup mieux que Tom Hanks, faux méchant dans Road To Perdition.
Les dialogues sont percutants, et très divertissants, même s'ils ne sont pas toujours faciles à suivre! Il suffit d'entendre Denzel apostropher le pauvre Ethan Hawke avec des "My nigga!" tonitruants, pour être conquis par l'énergie de ce film. La mise en scène est superbe, et va jusqu'a nous offrir quelques purs "moments de grâce" cinématographiques. L'image est superbe, alternant les couleurs et les atmosphères au gré des épisodes.
C'est en voyant ce film que l'on comprend pourquoi Antoine Fuqua est courtisé par Hollywood, même s'il n'a pas toujours tenu ses promesses, cf l'effroyable Tears of the Sun, et l'inégal mais honnête King Arthur.
Il faut voir Training Day, "le meilleur polar de l'année 2002" selon Première, un polar que bcp (dont moi) avaient ignoré après l'Oscar de Denzel en 2002, sous prétexte que l'Oscar récompensait sa carrière et non ce film en particulier, qui ne pouvait pas être de grande qualité. C'était une erreur, et je suis content de m'en être enfin rendu compte!

Sinon, au rayon Littérature, je viens de finir le superbe Globalia, de Jean-Christophe Rufin (Goncourt 2001 pour Rouge Brésil). C'est un bouquin incroyable, un récit "d'anticipation" au sens noble du terme, un roman de SF qui nous propose de jeter un coup d'oeil à l'avenir de nos sociétés occidentales et à leurs limites. Globalia, c'est les tendances d'aujourd'hui poussées à leur paroxysme, c'est un beau roman d'aventures qui nous offre, le temps d'un paragraphe, au gré d'une phrase ça et là, des réflexions très pertinentes sur le monde dans lequel nous vivons et sur celui dans lequel nous pourrions vivre...Un monde dans lequel la menace terroriste, qu'elle soit réelle ou fictive, permet aux autorités de justifier n'importe quelle décision drastique, un monde heureux et fier de sa diversité, ou chacun à la droit de cultiver ses différences culturelles et ethniques, mais où le moindre écart par rapport à la pensée dominante est immédiatement condamnée par la société tout entière...Un monde fictif, certes, mais pas très éloigné de nous. Le monde que décrit Rufin, c'est l'Amérique!

6.9.04

Everything has a beginning...

Salut à tous, bienvenue sur mon blog! Je vous parlerais un peu de ma vie, de mon quotidien d'étudiant qui va bientôt se chercher un job, dans le secteur culturel de préférence. En effet, c surtout de culture dont il va s'agir dans ce blog, car je suis un cinéphile averti, un fan absolu de bonne musique, en particulier de tout ce qui ressemble de près ou de loin à du rock progressif, et un avide lecteur de science-fiction et de fantasy!
Vous trouverez donc dans ce blog mes impressions sur les films que je vois, les disques que j'écoute et les bouquins que je lis....

Bonne lecture!

5.9.04

La vie comme elle vient...

Je viens de terminer le dernier Lapinot, "La vie comme elle vient". A ce titre équivoque et résigné correspond pourtant un récit déchirant, drôle, émouvant, mais surtout terriblement cruel pour les fans du Woody Allen de la BD, Lapinot.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce dernier opus, censé clore "en beauté" une BD exceptionnelle. Des fous rires de "Slaloms" à mélancolie poétique des "Vacances de Printemps", du western de "Blacktown" à la SF de "L'accélérateur atomique", les formidables aventures de Lapinot ont traversé tous les genres et nous ont fait ressentir toute la gamme des émotions humaines . Lapinot me manquera; je sais que Trondheim peut faire ce qu'il souhaite de ses personnages, mais je crois que Lapinot lui a échappé. Il se devait d'en finir autrement, plus élégamment, avec Lapinot. C'est vraiment trop injuste...