26.9.04

D'autres films, d'autres bouquins...

Tenir un blog, c'est une discipline! Avec l'approche de la rentrée scolaire, me voici prêt à accroître mon efficacité!

Voici donc mes dernières consommations culturelles :
Au ciné:

The Terminal, de Steven Spielberg
Je ne suis pas un fan de Spielberg. Je trouve ses films bien réalisés et généralement agréables et intéressants à regarder, mais son nom seul ne suffirait pas à me donner envie de voir un film. C'est un réalisateur "académique" et familial, dont les films inpressionent, mais ne dérangent pas vraiment. Cela dit, je ne vais pas cracher dans la soupe, il a participé (comme réalisateur ou producteur) à trop de films cultes pour être oublié. C'est juste qu'il est un peu trop "establishment" à mon goût.
The Terminal m'a réconforté dans mon opinion: c'est un film honnête, un moment agréable et drôle, sitôt consommé sitôt oublié. Tom Hanks fait passer les Européens de l'Est pour des barbares, Catherine Zeta-Jones incarne l'hôtesse de l'air parfaite, et Stanley Tucci parvient à rendre sympathique son personnage détestable. Le film est impeccablement réalisé, la photo est belle, que demander de plus? Son seul défaut, c'est qu'il n'y pas de substance dans ce film. Le message "America is closed" est assené lourdement par plusieurs personnages, et on appelle ça une charge frontale contre la politique américaine???
La seule question que je me suis posé après ce film, c'est si certains péquennots du Midwest allaient se mettre à croire que la Cracozie existe vraiment...Il ne faut jamais sous-estimer la bêtise américaine...

Dodgeball, de Rawson Marshall Thurber
Ben Stiller continue de nous épater dans l'un des meilleurs films cons de l'année! Après la bonne surprise qu'était Starsky et Hutch, l'auteur de l'incroyable Zoolander revient dans un film qui incarne à la perfection le type d'humour qui semble plaire à Stiller: un humour complêtement con, et assumé comme tel. On pourra ranger Dogdeball dans une tendance actuelle des studios hollywoodiens, celle de produire des films débiles, de Zoolander à Starsky & Hutch en passant par Old School, ou l'on retrouve cet humour à la fois burlesque et pourtant très second degré, et où l'on retrouve (avec plaisir) la même bande d'acteurs: Ben Stiller, Vince Vaughn, Will Ferrell, Owen et Luke Wilson...D'ailleurs, le prochain film de cette série s'appelle Anchorman, avec Will Ferrell dans le rôle principal, et une pléthore de caméos des "usual suspects".
Les fans de Ben Stiller se doivent d'aller voir ce film : il y est absolument ENORME dans le rôle du méchant chef de la salle de gym aux relents fascistes, GloboGym ("At GloboGym, we're better than you, and we know it!"), sorte d'alter ego méchant de Derek Zoolander. Vince Vaughn est lui aussi excellent dans le rôle du beau parleur sans ambition, servi par un scénario dont les répliques font mouche. Les caméos, éléments indispensables dans toute comédie américaine qui se respecte, sont tous parfaits, que ce soit Chuck Norris ou Lance Armstrong...
Ce qui m'a surtout plu dans ce film, c'est son cynisme joyeux vis-à-vis de la culture du fitness, ainsi que son absence totale de mièvrerie. White Goodman (Ben Stiller) l'affirme sans ambiguïté dans sa pub:"a GloboGym, nous somme conscients que l'obésité et la laideur sont des maladies, un peu comme la nécrophilie...grace a nous, vous ne pourrez pas changer totalement, mais au moins vous vous haïrez moins!". Le second dégré est présent en permanence: à la fin du film, un pari remporté sauve nos héros. Sur la malle qui contient les gains de ce pari sont incrits les mots "deux ex machina": les auteurs ont fait un film con qui ne prend pas ses spectateurs pour des cons. Extraordinaire!
Enfin, on pourra rajouter que le plaisir du film se loge aussi dans ces petits détails anodins, pas forcéments très visibles, qui donnent au film son coté irrévérencieux: on pense au pom-pom girls du tournoi de Dodgeball, dont les costumes et le décor font penser à du strip-tease ("good clean family fun, Cotten", peut-être une allusion au "scandale" Janet Jackson?), ou encore au film éducatif pour apprendre le dodgeball, qui semble tout droit sorti du Ministère de la Propagande de Goebbels ("Uber-Amerika presents...")...
Bref, il faut voir ce film!

Steamboy, de Katsuhiro Otomo
De tous les films d'animation venus d'Asie ces dernières années, Steamboy est de loin celui que je préfère! Plus dynamique que le récent Wonderful Days, plus facile à suivre que Metropolis, moins pompeux que Ghost In the Shell 2, Steamboy offre au spectateur un récit passionant, mouvementé, et cependant très facile à suivre.
Steamboy est un film de Katsuhiro Otomo, mondialement connu depuis le manga et le film Akira. On y retrouve tous les thêmes chers à Otomo: l'enfance, bien sûr, mais surtout la question de la science et des bons et mauvais usages...A l'image de Akira et Metropolis (que Otomo à adapté du manga de Ozamu Tezuka), les personnages de ce film luttent pour s'approprier une invention qui leur apportera une puissance inégalable. Et, comme dans Akira et Metropolis, le récit se termine dans un carnage extraordinaire...
Cependant, de tout ces films, c'est Steamboy que je préfère. Il nous plonge dans un monde qui nous paraît tout aussi familier que déroutant : l'histoire est ancrée dans la réalité de l'Angleterre de la fin du XIXème, mais dans un monde alternatif ou l'homme à réussi, grace à l'énergie à vapeur, à créer des inventions formidables. Cette ambiance, c'est celle des livres de Jules Verne, ou, plus proche de nous, celle de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. On ne peut s'empêcher de penser à la superbe BD d'Alan Moore à la fin du film, tant l'histoire est similaire...
Ce qui est réellement fascinant dans Steamboy, c'est de voir à quel point animation "traditonelle" en 2D et animation en 3D sont intégrées de façon totalement fluide, rendant la lecture du film beaucoup plus agréable que pour Metropolis, par exemple. On ne peut presque pas faire la différence entre les deux!
Bref, Steamboy est un superbe exemple de ce que l'animation japonaise produit de mieux. A découvrir, pour se rendre compte que les dessins animés ne sont pas que pour les enfants!

Comme Une Image, d'Agnès Jaoui
On se demande vraiment quel est l'intérêt de ce film. C'est du théâtre filmé. C'est finement observé, mais je ne vais pas au cinéma pour voir "l'homme dans toute sa nullité, sa médiocrité", ni pour y retrouver des situations tirées de vie de tout les jours...qui plus est sans aucun relief, sans aucune perspective: on s'attache a observer la médiocrité des personnages, en se moquant méchamment de leur bêtise...On ne s'attache à aucun personnage, puisqu'ils sont tous plus ou moins nuls, et quand on s'identifie à l'un d'entre eux, c'est pour reconnaître en eux la nullité dont on a pu soi-même faire preuve un jour...de plus, contrairement au Goût des autres, la subtilité est absente de ce film! Bref, l'humour acide et méchant des Jabac, c pas ma tasse de thé, et il n'y a que cet éternel bougon de JP Bacri pour sauver le film de la platitude totale.

En DVD:
Darkman, de Sam Raimi
C'est en voyant Darkman que l'on comprend pourquoi c'est Sam Raimi que Sony à choisi pour réaliser Spider-Man. Darkman est le film tiré d'un comic qui n'existe pas! A l'origine, Sam Raimi souhaitait adapter pour le grand écran le légendaire Shadow, feuilleton pulp années 30. ne pouvant obtenir les droits, il décida de s'en inspirer pour son propre super-héros, Darkman!
Le docteur Peyton Westlake (Liam Neeson) est un généticien brillant. Victime d'un attentat, il est atrocement mutilé dans l'explosion de son laboratoire. Pour alléger sa douleur, les médecins déconnectent son système nerveux, ce qui a pour effet de le rendre insensible à la douleur, tout en le mettant dans une rage incontrable. Doté d'une force surhumaine et animé par un désir implacable de vengeance, Darkman va tout faire pour retrouver ceux qui lui ont détruit la vie, et leur faire payer!
Evidemment, tout dans ce film est à prendre au second degré. Sam Raimi n'a pas peur du ridicule, et son film, à l'image des Evil Dead, est aussi gore qu'hilarant. Les effets spéciaux sont cheap, le méchant semble tout droit sorti d'un épisode de Highlander, mais qu'importe! On s'amuse tellement en regardant ce film! Raimi sait rendre communicatif le plaisir qu'il à éprouvé à réalisé son film, et l'on ne peut s'empêcher de se demander ce dont il serait capable avec un plus gros budget. Depuis, on lui a confié un budget à la hauteur de ses ambitions pour Spider-Man, avec le résultat époustouflant qu'on connaît...Il est aussi intéressant de voir plusieurs similitudes entre les deux films, en particulier à la fin...Peut-être Raimi pensait-il déjà à Spider-Man en réalisant ce film?

The Insider, de Michael Mann
Ce qui caractérise les films de Michael Mann, c'est leur esthétisme. La mise en scène de Mann se veut toujours efficace et artistique. Quand celle-ci est accompagnée d'un scénario à la hauteur, c'est le bonheur total! The Insider nous raconte l'histoire de deux hommes qui luttent pour préserver leur intégrité, et accomplir la tâche qu'ils se sont fixés: c'est en quelque sorte l'archétype du récit Mannien, qui n'aime rien de plus que s'attarder sur les hommes, leurs motivations et la tache qu'ils doivent accomplir.
The Insider est un pari gagné sur tous les tableaux: malgré sa longueur, on ne s'ennuie pas une seule seconde, on en redemande même! Malgré la complexité du sujet, celui-ci est traité de façon didactique et rendu immédiatment compréhensible au spectateur. Le film en profite pour
dénoncer les abus dans plusieurs secteurs, que ce soit celui des grandes entreprises, de la justice ou des médias télévisés...
La mise en scène est élégante, et met superbement en valeur deux acteurs formidables en pleine forme. Al Pacino dégage son intensité coutumière, à la limite du cabotinage : elle n'en est pas moins impressionante pour autant. Quand à Russell Crowe, il est tout simplement époustouflant: sa transformation physique nous fait oublier tous les rôles de brute qu'on a pu lui confier auparavant, et l'on est conquis par ce scientifique un peu abrupt, tiraillé entre la volonté de protéger sa famille et celle de tout avouer, de faire "quelque chose de bien"...
Bref, un grand film par un des réalisateurs les plus importants à Hollywood aujourd'hui...

Clockers, de Spike Lee
Clockers est sans doute le film le plus violent de Spike Lee, un constat que l'on peut faire dès les premières images du générique, qui nous montre des photos de personnes abattues dans la rue. La violence, c'est le thême que Spike Lee entend aborder de manière frontale dans ce film, qui raconte les déboires de Strike (Mekhi Phifer dans son premier rôle), un clocker, cad un petit revendeur de drogue qui bosse pour le caïd local (Delroy Lindo, plus inquiétant que jamais). Lorsque celui-ci lui offre une promotion, un clocker rival est retrouvé mort, le corps criblé de balles. Strike l'a-t-il tué?
Ce que cherche à montrer ce film, c'est la spirale de la violence, en particulier la violence entre Noirs dans les quartiers chauds, ou "urbains" comme on dit là-bas. Pour les habitants de ces quartiers, cette violence est une fatalité, un mal qui peut frapper tout un chacun, même le père de famille au-dessus de tout reproche...Cette violence, qui se perpétue en se transmettant de génération en génération, Strike essaye d'y échapper, et d'en préserver son entourage, sans succès.
Comme dans le magnifique 25th Hour, le salut réside dans la fuite. Spike Lee est le chantre de New York, mais il ne peut s'empêcher d'en faire un lieu de peu d'espoir, par opposition avec un "ailleurs" mythique, une Amérique des grands espaces, débarassée de la violence du ghetto...C'est dans ces moments, dans l'évocation d'un ailleurs fantasmé, que ses films trouvent leurs moments de grace, ces petits moments de poésie qui repoussent la noirceur de l'ensemble...
Clockers, un film à classer parmi les films politiques de Spike Lee, au même titre que Do The Right Thing et Jungle Fever. Indispensable.

Five Easy Pieces, de Bob Rafelson
Bad Boys II, de Michael Bay
L'appartement, de Gilles Mimouni

The League of Extraordinary Gentlemen Volume II , de Alan Moore et Kevin O'Neill
Ultimate Fantastic Four, de Mark Millar, Brian Michael Bendis et Adam Kubert
Planetary: The Fourth Man, de Warren Ellis et John Cassaday


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