24.6.07

All the Trees of the Field Will Clap Their Hands

Eh ben voilà, c'est fait. J'ai franchi le pas, et j'ai acheté Seven Swans et Michigan. Comme je les ai achetés en même temps, et que je les écoute ensemble, ils se mélangent un peu dans ma tête. Je serai en mesure de mieux les commenter bientôt...

Il y a quand même une chose qui mérite d'être soulignée: musicalement et thématiquement, ces deux albums sont très proches. Sortis à un an d'intervalle, en 2003 et 2004, ils se complêtent. Avec Michigan, Stevens inaugure son projet de faire un album par état américain. Il commence donc naturellement par l'état qui l'a vu naître: le Michigan, un état du "Rust Belt" américain, sinistré par la désindustrialisation et la crise économique des années '70. Stevens en profite donc pour lier la grande Histoire et la petite, en mélangeant les morceaux plus personnels (sur son enfance, sur sa foi...) et les morceaux "locaux", qui décrivent les moments forts de l'histoire de l'état, ou ses monuments les plus connus. L'album s'ouvre d'ailleurs avec un morceau qui décrit Flint, une ville devenue le symbole de la crise, une ville si emblématique qu'elle a inspiré un scénario de SimCity 2000 - où l'on vous confie la gestion d'une ville avec l'objectif de le faire sortir de sa crise économique - et un documentaire qui a redéfini le genre. Le souvenir de cette crise flotte sur l'ensemble de l'album, ce qui explique son coté posé, calme...on trouve, ça et là, des instrumentations complexes et des mélodies enlevées, mais le tout reste très maîtrisé, sans excès. Cette retenue, c'est un moyen de reconnaître les difficultés du passé tout en exprimant un optimisme prudent par rapport à l'avenir.


Si Seven Swans ressemble à Michigan, c'est parce qu'il s'agit, là aussi, d'une oeuvre très personnelle. L'album est placé sous le signe de la foi. Stevens, sans être un fanatique, est un chrétien qui est fasciné par l'apport de la foi à sa culture personnelle, et à la culture occidentale en général. Il suffit d'écouter son dernier album, Songs for Christmas, un coffret de 5CD qui mélange reprises de chansons de Noël traditionnelles et compositions originales de Stevens, dont le but est d'explorer la signification de la fête de Noël aujourd'hui, entre le sacré et le profane, entre l'importance qu'a cette fête pour les chrétiens, et l'importance qu'elle a pour les magasins....
Les références religieuses, plus ou moins explicites, sont présentes dans tous ses albums (ça lui vaut parfois d'être estampillé "Christian folk" dans les classements musicaux américains). Dans Seven Swans, la foi est le sujet principal. Stevens s'interroge sur la valeur du sacrifice de JC, raconte certain passages de l'Ancien et du Nouveau Testament...Wikipédia l'explique mieux que moi. Cela donne un album plus dépouillé, plus simple, loin des orchestrations complexes de Michigan et d'Illinois. A l'image du morceau-phare, To Be Alone With You, cet album est porté par une assurance tranquille, une confiance en soi, en sa foi, qui est suffisamment forte pour être exprimée sans effets de style, sans excès. Au-delà de la musique, c'est sans doute ce qui me plaît le plus chez Sufjan Stevens: une approche décomplexée de la religion. Une foi assumée tranquillement, une foi qui envoie un message de paix, d'amour, et c'est tout. A une époque où il presque impossible de débattre sereinement sur ce qu'est la religion, c'est presque révolutionnaire d'avoir ce genre de posture assumée, décomplexée. On peut être croyant sans être un fou dangereux! Ca à l'air idiot comme ça, mais apparemment il y a des gens à qui il faut le rappeler.
[Je tiens quand même à préciser que je ne me considère pas vraiment comme un croyant, mais je suis fasciné par tout ce qui à trait à l'apport de la religion à la création culturelle...surtout à la création culturelle d'aujourd'hui!]

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Finalement, c'est plutôt approprié que j'écrive ces lignes un dimanche, le Jour du Seigneur!

;-)

13.6.07

I'm Rick James, bitch!

Voici une compilation de deux sketchs énormes, issus du Dave Chappelle Show, qui passait sur la chaîne Comedy Central il y a quelques années. L'humour décapant de Dave Chappelle fait toujours mouche, et tout particulièrement dans cette série de sketches intitulée "Charlie Murphy's True Hollywood Stories". Charlie Murphy, frère d'Eddie, raconte ses aventures dans les soirées du showbiz où il s'est incrusté grâce à son frère Eddie. Il nous raconte comment il s'est battu avec Rick James, et comment il a disputé un match de basket contre Prince. Murphy joue son propre rôle, et c'est Chappelle qui se déguise en Rick James ou Prince. Et c'est très très drôle. Le sketch avec Rick James est même devenu célèbre, et nous a donné la phrase-culte: "I'm Rick James, bitch!".

Et en guise d'épilogue, l'un des sketchs les plus énormes de Chappelle: l'histoire du klaniste noir.

A noter: Dave Chappelle a un petit rôle énorme dans Undercover Brother, un film que tout le monde devrait voir.

10.6.07

If there's anything to do...

Je ne savais pas qu'on pouvait autant émouvoir avec un banjo.

Allez, pour les ploucs, ya le même morceau avec une illustration visuelle un peu plus glamour: Marissa Cooper (Mischa Barton) dans The O.C....Ca fait toujours bizarre quand un truc un peu confidentiel est repris par une grosse machine américaine.

Pour info, ce superbe morceau minimaliste porte un nom maximaliste: For The Widows In Paradise, For The Fatherless In Ypsilanti. Je ne sais pas ce que le titre veut dire, mais le morceau est beau.

Sinon, une version acoustique de Chicago mis en images par un étudiant en ciné. Le clip est pas mal, et cette version du morceau, plutôt originale, se laisse tout à fait écouter!

9.6.07

To Be Alone With You

Ami lecteur, cela fait bien longtemps que je ne t'ai plus donné de mes nouvelles culturelles. Attention, cela ne veut en aucun dire que je n'ai rien lu/vu/entendu d'intéressant récemment (Dieu m'en garde!), mais simplement que je n'avais pas le temps. Il m'a fallu un certain temps pour m'ajuster à ma nouvelle vie d'homme actif.
Alors bon, parce qu'il est tard, mais que je tiens quand même à relancer la conversation (le monologue?), voici juste un coup de coeur musical. Après Illinois, je découvre le reste de l'oeuvre du génial Sufjan Stevens. Voici le morceau qui m'a marqué: To Be Alone With You. Grâce à la magie d'Internet, plusieurs solutions s'offrent à toi, ami lecteur, pour découvrir, en quelques clics, la beauté de ce morceau sublime...

Si tu es fan de séries américaines, t'aimerais peut-être les clips où le morceau est accompagné par la dernière série pour ados à la mode! Voici donc notre morceau accompagné par des images de Veronica Mars, une série prometteuse qui vient de ne pas être renouvelée.
Si tu es fan de cinéma amateur, voici un clip non-officiel de la chanson, avec des images de forêts, de bleds américains un peu paumés...des éléments qui doivent rappeler le Michigan natal de Sufjan...
Si tu es un puriste, pourquoi ne simplement pas écouter une version live du morceau, chantée par le maître lui-même?

Tout ceci ne répond pas pour autant à la question principale: pourquoi ce coup de coeur? Ca fait un moment que je connais cet artiste, et paradoxalement, je n'avais pas envie d'aller plus loin qu'Illinois, son 2ème album sur les états américains. Cet album est unanimement considéré comme son meilleur à ce jour: j'avais donc peur d'une déception en écoutant les autres. Grâce au ciel (alléluia!) je me suis bougé les fesses, et j'ai farfouillé sur RadioBlogClub pour découvrir d'autres morceaux de cet artiste que j'adore. To Be Alone With You, c'est celui qui m'est resté, et que j'écoute sans interruption depuis un certain moment. C'est du Sufjan Stevens light, un morceau simple, dépouillé, loin des orchestrations élaborées de son grand "tube", Chicago. To Be Alone With You, c'est un joli petit morceau, porté par une jolie petit mélodie, et par la voix éthérée de Sufjan. La force de ce morceau, c'est le contraste entre la douceur de la musique, de la voix, et la fermeté, la résolution que l'on trouve dans les paroles. Sufjan est tranquillement déterminé, prêt à tout, même à traverser le lac Michigan à la nage, to be alone with you. Pas un mot de trop, pas d'emphase déplacée...il sait, tout simplement, qu'il va atteindre son but. Il a confiance, il est déterminé. To Be Alone With You, ou l'expression de la force tranquille.

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Pour lire une interprétation intéressante de ce morceau (et de l'album dont il fait partie, Seven Swans), allez sur Wikipédia ! Où l'on découvre finalement que la force tranquille, c'est peut-être la foi...